Chère Solitude,
Si tu savais combien je suis perdue !
Aujourd’hui, je t’ai espéré. J’ai langui de ta présence pour respirer, partir loin des regards blessants, des remarques déplacées, des jugements tout fait empreints de préjugés.
L’espace d’un instant, je voulais avoir le droit d’être moi avec mes peurs, mes faiblesses, mes tâtonnements. Je te voulais comme seule compagne de mes larmes, loin de la pitié de mon entourage.
Il est si dur de se sentir incomprise, décalée. Personne ne ressent ce que je vis. Personne ne se rend compte comme il est si douloureux de se sentir comme « une autre ». Moi si joyeuse, je suis devenue si triste. Moi si forte, je me sens si faible. Moi, si créative, j’ai perdu mon inspiration.
J’ai besoin de toi pour remplir le réservoir de mon cœur et me retrouver.
Pourtant hier, je t’ai haïe.
Tu m’a montré ton mauvais jour, celui de l’absence et du manque. Celui qui coupe des autres. Tu m’as rendue inaccessible, incapable de parler ou de partager.
J’ai senti s’éloigner ceux qui ont vu mes larmes, ceux qui ont eu peur de ma douleur comme de mes questionnements existentiels.
Tu as revêtu le manteau noir de l’isolement.
Celui là, je le déteste.
Qu’en sera-t-il demain, chère solitude ?
Pourrais tu s’il-te-plait ne venir qu’à ma demande ? Et laisser la place à ceux qui m’entoure lorsque je te le demande ?
Comprend moi, chère solitude, je ne peux rien faire sans toi, mais je ne peux pas vivre avec toi.